Audrey Attal, cabinet de sexologie

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Blocage sexuel : comprendre, reconnaître et surmonter

Audrey Attal, Sexologue à Rennes (Bretagne)

La sexualité, dans sa diversité et sa singularité, est une part essentielle de notre équilibre personnel et relationnel. Pourtant, il arrive qu’elle se fige, qu’elle se bloque. Ces blocages sexuels — qu’ils soient ponctuels ou persistants — peuvent générer incompréhension, frustration ou honte.
Ils ne sont ni rares, ni définitifs : ils traduisent souvent une difficulté d’adaptation du corps ou du psychisme face à certaines situations, émotions ou expériences.
On parle parfois de sexualité bloquée lorsqu’une personne ressent une impossibilité à s’abandonner au plaisir ou à la proximité physique.

Les principaux types de blocages sexuels

Certaines formes de blocage reviennent fréquemment en consultation.
Elles peuvent concerner le corps, le désir, la confiance ou le lien à l'autre.
Cliquez sur le type de blocage qui vous parle le plus pour en savoir plus :

• Blocage à la pénétration (
vaginisme)
• Blocage du désir ou
différence de libido
• Blocage traumatique (suite à une agression ou un événement marquant)
• Blocage relationnel (difficulté à faire confiance ou à se sentir légitime)
• Blocage à dévoiler son corps (image de soi, pudeur, estime)
• Blocage à atteindre l’orgasme (anorgasmie)
• Blocage de l’érection (dysfonction érectile)

Ces blocages font chacun l’objet d’un accompagnement spécifique en sexothérapie, permettant d’en comprendre les causes et d’en sortir progressivement.
Les sections ci-dessous détaillent leur fonctionnement et leurs liens avec d’autres formes de blocage plus rares.

Comprendre le blocage sexuel

Un blocage sexuel se manifeste lorsqu’une personne ressent une impossibilité partielle ou totale à vivre ou à exprimer sa sexualité de manière naturelle et épanouie.
Ce blocage peut concerner le désir, l’excitation, l’orgasme, ou la pénétration — mais il touche aussi l’intimité émotionnelle, la confiance et la relation à son corps.

Il ne s’agit pas d’un manque de volonté ou d’attirance : c’est une réaction de protection inconsciente, souvent liée à une expérience passée, à des croyances, ou à un contexte relationnel.

Les causes possibles

Les origines d’un blocage sexuel sont souvent multifactorielles et entremêlées.

1. Les causes psychologiques

Peurs, stress, fatigue, culpabilité, manque de confiance ou de légitimité à ressentir du plaisir…
Certaines personnes ont grandi avec l’idée que la sexualité est “taboue” ou “sale”. D’autres ont été marquées par une infidélité, une relation violente ou des représentations irréalistes issues de la pornographie.
Ces influences façonnent inconsciemment notre rapport au corps, au plaisir et à l’autre.

2. Les causes physiques et médicales

Certains blocages sont liés à des modifications hormonales (ménopause, post-partum, accouchement), à des douleurs génitales, à une dysfonction érectile, ou à des troubles de l’éjaculation.
Une consultation médicale (gynécologue, urologue, endocrinologue) peut aider à éliminer une cause organique ou à l’accompagner parallèlement à la thérapie.

3. Les causes relationnelles et culturelles

Les normes sociales, la pression de performance, les rôles genrés (“virilité”, “féminité”) ou encore un manque d’intimité peuvent freiner l’expression du désir.
Certaines personnes se reconnaissent aussi dans des orientations comme l’asexualité ou la bisexualité, qui méritent d’être comprises sans jugement ni confusion avec un blocage.
D’autres couples s’éloignent sans s’en rendre compte, en évitant les gestes ou les mots qui nourrissent la complicité.

Comment reconnaître un blocage sexuel ?

Les signes varient selon les personnes :

• Diminution ou disparition du désir,
• Douleur ou tension à la pénétration,
• Difficulté à se laisser aller, à ressentir du plaisir ou à atteindre l’orgasme,
• Peur du regard, difficulté à se montrer nu(e),
• Sentiment de honte ou “d’anormalité”.
Érection instable ou absence d’excitation.

Ces symptômes peuvent entraîner un sentiment d’échec, une perte de confiance ou un retrait émotionnel.
Dans le couple, le silence et l’incompréhension installent parfois une distance qui alimente encore le blocage.

Sortir du blocage : accompagner plutôt que forcer

Chercher à “performer” ou “réparer” la sexualité par la volonté seule est rarement efficace.
Le travail thérapeutique vise plutôt à apaiser la pression et à restaurer la confiance — en soi, en son corps, et dans la relation.

En sexothérapie, l’accompagnement permet d’identifier les causes du blocage, de remettre du sens sur ce qui s’est figé et d’expérimenter à nouveau des sensations, à son rythme.
Le sexothérapeute soutient la personne ou le couple dans ce cheminement, sans jugement ni objectif de performance.
L’objectif est de réconcilier le corps et le mental, en respectant les limites et les rythmes de chacun.

Les blocages les plus fréquents

vaginisme : Blocage à la pénétration (vaginisme)

Le vaginisme se manifeste par une contraction involontaire des muscles du périnée, rendant la pénétration douloureuse, voire impossible.
Il s’agit d’un mécanisme de défense du corps, souvent lié à la peur, à la honte ou à une expérience passée difficile.
Un accompagnement en sexothérapie permet de rétablir la confiance et de réinvestir progressivement une sexualité plus apaisé.

libido : Blocage lié à la libido (différence de désir)

Lorsque les partenaires n’ont pas le même rythme ou la même intensité de désir, cela peut générer de la culpabilité, du retrait ou des tensions dans le couple.
Le travail thérapeutique vise à comprendre ce qui freine le désir : fatigue, stress, croyances, peur de décevoir ou rapport au corps.
L’objectif n’est pas d’“égaliser” les libidos, mais de retrouver un espace de rencontre et de dialogue.

Blocage traumatique

Certains blocages apparaissent après une agression, un accouchement difficile ou une expérience sexuelle marquante.
Le corps garde la mémoire de ce vécu et se protège par la fermeture ou la fuite.
Un suivi sécurisant et progressif permet de reconstruire un sentiment de sécurité et de se reconnecter à ses sensations sans peur.

Blocage relationnel

Il concerne les personnes qui ont du mal à faire confiance, à construire des liens durables ou à se sentir légitimes dans l’intimité.
Ce blocage peut mener à deux extrêmes : une sexualité surinvestie (comme moyen de contrôle ou de séduction) ou, au contraire, un rejet total de la sexualité.
Le travail thérapeutique aide à poser des repères sains entre soi et l’autre.

Blocage à dévoiler son corps

La peur d’être vu, jugé ou comparé peut créer une grande inhibition.
Certaines personnes ont du mal à se trouver belles, à accepter leurs formes, leurs cicatrices ou leurs changements physiques.
La sexothérapie aide à réconcilier le regard sur soi, à renouer avec la sensualité et le plaisir corporel.

Anorgasmie

L’anorgasmie désigne la difficulté, voire l’impossibilité d’atteindre l’orgasme malgré l’excitation.
Elle peut être d’origine psychologique, relationnelle ou corporelle.
Le travail consiste à retisser le lien entre ressenti, émotion et lâcher-prise.

Blocage de l’érection

La dysfonction érectile peut être vécue comme une perte de contrôle, entraînant honte ou anxiété.
Ce blocage est souvent lié à la pression de performance, au stress ou à des tensions relationnelles.
Un accompagnement adapté aide à dédramatiser et à restaurer une sexualité confiante.

Retrouver une sexualité vivante et apaisée

Surmonter un blocage sexuel, c’est avant tout se réconcilier avec soi-même.
Le corps garde en mémoire ce qu’il a vécu, mais il est aussi capable d’apprendre à nouveau, différemment.

Un accompagnement bienveillant et adapté, qu’il soit thérapeutique, médical ou conjugal, permet de redonner à la sexualité sa place naturelle : celle du lien, du plaisir partagé et de la vie.

Si vous ressentez un blocage ou une gêne persistante dans votre sexualité, en parler est déjà un premier pas.
La sexothérapie vous accompagne avec douceur vers une sexualité plus libre et apaisée.

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